Un mort et quinze blessés. C'est le triste bilan de l'attentat qui s'est produit hier en fin d'après-midi à Bastia. Une voiture piégée, bourrée d'explosifs, a sauté à 16h15, au plein milieu du Vieux port de la ville. Probablement déclenchée à distance par une télécommande, l'explosion a provoqué la mort d'un homme : Pierre Lorenzi, l'un des chefs du mouvement nationaliste A Cuncolta naziunalista, la vitrine légale du FLNC Canal historique. A cette heure de grande activité, plusieurs personnes ont été blessées, dont des personnes âgées et des adolescents. Les immeubles voisins ont été gravement endommagés.

Selon les premiers éléments de l'enquête, c'est bien le chef de la Cuncolta qui était visé. Deux autres leaders de l'organisation nationaliste ont été gravement touchés. L'automobile a explosé au moment où Pierre Lorenzi s'apprêtait à monter dans son véhicule stationné non loin de la voiture piégée. La violence et le lieu de l'attentat figent la Corse dans la stupeur. C'est la première fois qu'un acte terroriste est programmé sans qu'aucune précaution vis à vis des passants ne soit prise.

Pierre Lorenzi, décédé pendant son transport à l'hôpital, était le chef de l'exécutif de la Cuncolta depuis quelques mois. Son assassinat peut être le fruit d'un règlement de compte interne à l'organisation, d'une vengeance plus personnelle ou de la poursuite de la lutte entre factions rivales. Les habitants, choqués par le procédé, et la police s'attendent à une nouvelle flambée de violence.